Etape 1 - En route pour la Colombie - Vers Popayan
Mardi 3 juillet 2018. Vamos a la Colombia ! Après notre circuit en Equateur, nous sommes partis tôt ce matin depuis Otavalo pour passer la frontière de la Colombie. Encore une très longue journée de bus qui doit nous conduire, si tout va bien, ce soir, ou plutôt cette nuit à Popayan***, la ciudad blanca. Trois longues journée de bus au total. Mais c'est à ce prix qu'on rattrapera notre retard suite à la journée de plus qu'on a passé à Puerto Lopez***, sur la côte Pacifique de l'Equateur. Tant pis, on assume. Après plus de 4 heures de bus, on parvient enfin à la frontière colombienne. Pas si simple en fait. Le bus nous a laissés à la gare de Tulcan (endroit idéal pour changer des dollars contre des pesos colombiesn), et de là on grimpe dans un taxi en direction de la frontière. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous ne sommes pas seuls. Loin de là !

Une foule immense de réfugiés (un grand nombre de Vénézuéliens qui tentent de rejoindre l'Equateur et le Pérou pour fuir les violences de leur pays) patiente devant les guichets de l'immigration. Quelque chose me dit qu'on n'est pas prêt de rejoindre la Colombie. Après pllusieurs tentatives, et après avoir demandé à un soldat équatorien, je parviens à trouver le guichet de l'immigration afin que nous puissions sortir du pays en toute légalité. Ouf, nous n'avons pas à prendre la file des réfugiés qui sont probablement plus de 300 à attendre leur tour... Après une petite demi-heure, un officier tamponne nos passeports et on traîne immédiatement nos valises sur le pont qui sépare les deux pays. Bienvenue en Colombie ! Cette fois-ci, nous n'avons pas trop à attendre. Dans ce sens de la frontière, il n'y pas la foule. Juste quelques touristes et gringos qui comme nous continuent leur voyage vers la Colombie. Deux coup de tampon plus tard sur nos passeports, et on grimpe à bord d'un taxi, direction Ipiales. Rodrigo est un homme charmant, qui a plus foi dans les coureurs cyclistes colombien que dans l'équipe nationale de football qui joue en ce moment son huitième de finale contre l'Angleterre... Enfin, nous voici à la station de bus d'Ipiales où la foule est rassemblée dans le hall pour regarder le match de la Coupe du monde.

Un peu plus d'une heure à attendre avant de prendre le prochain bus pour Popayan. Eh oui, bonne nouvelle ! Il y a des bus directs pour Popayan depuis la gare d'Ipiales, ce qui va nous permettre non seulement de ratrapper définitivement notre retard, mais aussi et surtout, nous éviter de prendre demain la route du "Trampoline de la mort", entre Pasto et Mocoa. A dire vrai, je respire. Pas vraiment l'envie de m'aventurer sur cette route dangereuse avec ma fille...

En attendant de monter à bord du bus, on assiste à la deuxième mi-temps du match. Quand les Colombiens égalisent à quelques minutes de la fin du match, c'est de la folie pure ! Hélas, les Anglais finiront par l'emporter. Fin de la Coupe du Monde pour les Colombiens... Je pars changer des euros pour des pesos colombiens et on grimpe à bord du bus.

330 kilomètres séparent Ipiales de Popayan, soit environ 7 heures de route annoncés. Du coup, il faut au moins compter entre une à trois heures de plus à l'arrivée. Je commence à prendre le coup. Pour ce trajet, nous aurons plutôt de la chance avec seulement une petite heure de retard, ce qui nous fera arriver à Popayan vers minuit...

La route du sud de la Colombie vers Popayan traverse la partie orientale des Andes, jalonnées de montagnes et de volcans, de terres parfois arides, et parfois verdoyantes, les rayons de soleil s'amusant à déplacer les nuages sur les flancs des collines au gré des caprices du ciel.



Ici et là, quelques fermes apparaissent au bord du chemin, mais la plupart du temps, c'est la nature sauvage et les montagnes des Andes qui crèvent l'écran. Derrière ma fenêtre, je n'en perds pas une miette.

Sur le chemin, aucun incident. Seulement quelques vendeurs à la sauvette qui viennent comme en Equateur proposer jus, sandwiches, patatas et tout ce qu'il faut pour faire le voyage sans avoir le ventre vide.

Parfois, on croise un camion ici et là. Mais il n'y a pas grande circulation. Pendant longtemps, et jusqu'il y a quelques années seulement, les routes du sud n'étaient pas vraiment sûres, les bus parfois arrêtés par des mafias locales ou par des groupes de rebelles, territoire des Farcs qui rackettaient les plus riches quand ils ne les enlevaient pas...




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